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28 janvier 2008 1 28 /01 /janvier /2008 18:59

Moulin de BizoinC1

Au bord d'une rivière, nous l'avons tous croisé un jour. Je ne parle pas ici de la vedette locale qui brille par ses talents de beau parleur... et beaucoup moins par son adresse une canne à pêche en main. Et je ne voudrais pas non plus tomber dans la caricature facile pour évoquer l'un de ces personnages peu communs. Je veux parler ici de l'homme du pays, mais pas n'importe lequel: ce pêcheur à part, celui qui se démarque de tous les autres. Forcément, il vit auprès de "sa" rivière qu'il connaît parfaitement. Et au fil du temps et de l'eau il a acquis une connaissance parfaite des postes, sait par coeur la tenue des poissons selon les conditions locales du moment: saison, météo, hauteur et état de l'eau... ; il est doté de ce sens inné de l'eau, ce don, qui lui permet de réussir alors que tous les autres pêcheurs échouent, y compris les "bons". J'avoue être assez fasciné par l'homme du pays, tant ce personnage est singulier, surprenant, parfois mystérieux, et qui paraît comme possédé par ce pouvoir mystique à comprendre ce qui se passe sous l'onde, de pressentir la présence du poisson qui va attaquer le leurre ; faculté qui échappe au commun des mortels...

 

Avoir la chance d'échanger quelques mots avec l'homme du pays, de lui "soutirer" quelques tuyaux, est riche d'enseignements pour "l'étranger" arrivant sur des eaux inconnues et qui espère quelques succès rapides...

Une évidence: tout pêcheur arrivant sur une nouvelle rivière doit commencer par porter son intérêt et sa curiosité sur la technique locale. Car cette dernière, même rustique, a été mise au point avant tout pour être diablement efficace. Transmise de générations en générations, elle est le fruit de l'expérience de pêcheurs qui ont partagé leurs observations, ont tiré les conclusions de leurs échecs et de leurs succès, pour en arriver à élaborer la technique la mieux adaptée sur leur rivière. Celle-ci ne s'embarrasse pas du superflu et du tape-à-l'oeil. Ainsi, même un leurre réduit à sa plus simple expression ou une mouche dépouillée à l’extrême pourra être prenante. Ce qui n'exclut pas, bien au contraire, que des modifications minimes apportées à un leurre - grâce à l'ingéniosité et l'esprit inventif de quelques pêcheurs d'exception - décupleront son efficacité sur telle rivière ou tel petit fleuve côtier. Un petit détail constitue souvent le petit plus qui fait toute la différence.

 

Et enfin, l'homme du pays révèle une chose fondamentale à mes yeux, et qu'on a tendance à oublier trop souvent: la pêche des salmonidés en eaux vives c'est tout d'abord une bonne dose d'observation. Ensuite c'est la manière d'aborder idéalement un poste pour présenter son leurre parfaitement: profondeur de nage, vitesse,  façon d'arriver dans le champ de vision du poisson pour le stimuler. Ces paramètres représentent l'essentiel de la réussite. Le reste, c'est surtout de la masturbation mentale. Posséder une boîte joliment garnie de leurres de toutes les tailles, de toutes les formes et de toutes les couleurs, c'est bien joli, mais à qui fait-on plaisir: au pêcheur ou au poisson? A vouloir rajouter trop de sophistications nous en oublions l'essentiel. 


28/01/2008

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29 décembre 2007 6 29 /12 /décembre /2007 18:52
Riviere-40.jpg


On sait que la truite de mer est présente sur la façade ouest (Manche et Atlantique), et qu'elle est vraiment abondante sur les cours d'eau du Nord-Ouest (Normandie, Artois-Picardie) et du Sud-Ouest. 
Si Salmo trutta trutta n'a jamais été représentée en Méditerranée (on a supposé que celle-ci était trop salée pour pouvoir accueillir l'espèce), on constate néanmoins depuis une quinzaine années des captures de plus en plus fréquentes dans le bassin méditerranéen: il s'en prendrait dans le Var, et jusqu'en Ardéche!

Pour ce qui est des truites à livrée argentée capturées sur certains petits fleuves côtiers du sud-est de la France (Têt, Loup, Siagne, Var) il s'agirait plus de "truites d'estuaires" (slub trout comme on les nomme en Irlande, truites qui vivent partiellement en eau douce et en eau saumâtre) que véritablement des truites de mer.

E
t en ce qui concerne les captures de truites de mer plus en amont (Rhône, Ardèche), peu d'informations sont disponibles. L'association "Migrateur Rhône Méditerranée" réalise une enquête sur ces captures de truites de mer mais le retour sur enquête est très limité (on sait que le pêcheur est une espèce peu communicative!). Néanmoins les captures de truites de mer sur le Rhône semblent quand même occasionnelles et essentiellement localisées au Nord du département de Serrière à Tournon . Un petit sujet (25cm) a été capturé sur la rivière Ardèche à St Just lors d'une pêche électrique, au regard de sa taille il s'agit d'un smolt ce qui démontrerait qu'il y ait une reproduction naturelle sur certains secteurs...

En tout cas la possibilité d'une population de truites de mer autochtone est très discutée. En fait si une petite population de truites de mer méditerranéenne existe, elle se serait constituée suite aux nombreux déversements des 40 dernières années en truite fario d'origines diverses (on sait que certaines souches scandinaves ont un caractère migrateur très marqué, et qu'elles ont d'ailleurs participé à l'explosion de certaines populations de truites de mer en France ; l'alevinage massif et répété est même à l'origine des truites de mer sur l'Orne, rivière qui ne connaissaient pas ce splendide migrateur auparavant!).

Affaire à suivre donc...

Nota: je tiens à remercier la fédération de pêche Ardèche pour m'avoir apporté les renseignements dont j'avais besoin ...

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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 18:52

Logo CristalineOK

 
Dans la nature, les animaux doivent se nourrir, se reproduire, échapper aux prédateurs ; les prédateurs attrapent des proies pour manger et survivre. Les lois de la nature sont impitoyables, cruelles jugeront certains. La mort y est omniprésente.
Cette réalité évidente (pour qui connaît la nature) est en totale discordance avec ces animaux mis en scène (souvent issus de Walt-Disney) qui sont sympas, qui parlent, qui éprouvent des sentiments et qui, au final, paraissent plus humains que nous!
Ces produits de marketing sont fabriqués pour l'industrie du cinéma ; pour faire vendre, il faut que l'émotion l'emporte sur la réflexion. Et du coup cela contribue à donner une image complètement fausse des animaux en général et de la faune sauvage particulier!

Penser qu'une fouine qui attrape un lapin à la gorge pour manger puisse avoir un état d'âme est absurde. Comme si les animaux se posaient ce genre de questions existentielles sur la vie et la mort, comme s'ils s'embarrassaient de ces concepts propres à la nature humaine!
Pas étonnant qu'aujourd'hui on en arrive à des situations grotesques et démesurées. Rappelez-vous la mort de l'ourse Cannelle: les verts vitupéraient "on a assassiné Cannelle", J. Chirac commença son conseil des ministres en citant "toute la France pleure Cannelle". Aujourd'hui la mort d'un être humain fait moins de bruit que celle d'un ours.
On baigne tous les jours dans l'homicide (il n'y a qu'à allumer son petit écran pour s'en convaincre), la mort d'un être humain s'est banalisé. Sera-t-il bientôt plus insoutenable de tuer un animal qu'un être humain?
C'est hallucinant comme notre société moderne en arrive à occulter de plus en plus cette idée de la mort animale, jusque dans nos barquettes de viande enrubannées de cellophane: comme si on voulait cacher ce qui s'est passé auparavant (ou pourvu que ça se passe loin de nos yeux!!). Quand on achète une côte de veau, il a fallu tué un petit veau auparavant, donc un être vivant. Cela paraît simple mais combien l'ont oublié?

Nos pseudo-écolos sont dans l'ignorance totale et en plein fantasme quand ils aspirent à une nature aseptisée, qu'ils pourraient contempler béatement, où les gentils petits animaux sauvages se laisseraient caresser et où les renards ne tueraient pas les mulots. Ignorance zoologique, ignorance biologique. Ces bobos méconnaissent totalement la nature et sont complètement déconnectés de la réalité. Soyons sérieux. On ne protège pas les animaux et on ne sauvera pas la planète avec ce "sentimentalisme écologique".

Cette confusion où l'on mélange indifféremment la protection de l'environnement et le "bien-être animal" apparaît comme une dérive dangereuse. Plutôt que d'imaginer des "droits pour les animaux", il serait plus utile que l'homme prenne conscience de ses devoirs envers eux, en les protégeant et en sauvegardant le milieu où ils vivent! Il faut sauver les animaux parce qu'ils font partie de notre environnement naturel et qu'ils contribuent à l'équilibre biologique et non parce qu'ils nous paraissent sympas!

Une des notions essentielles de la protection de l'environnement passe par la protection des milieux. Sauvegarder les habitats, c'est sauver les espèces. La biodiversité s'effondre (70 espèces végétales et animales disparaissent chaque jour, 26 000 par an!) car les milieux où évoluent les espèces sont détruits et que leur biotopes se réduisent comme peau de chagrin (urbanisation grandissante, déforestation, destruction des zones humides…).
C'est dans ce sens que – heureusement – oeuvrent de nombreuses associations de protection de l'environnement qui ne font pas d'amalgames.

 

"Et la pêche sportive dans touta ça?" me" direz-vous. Une pratique pourtant louable comme le "no-kill", peut devenir condamnable quand elle est poussée à l'extrême par certains de ses partisans. On en arrive à des situations complètement ridicules de leur part. Pour n'en citer que quelques-unes:

- parmi leurs critiques à propos de la pêche au vairon manié: celle-ci nécessite de "sacrifier" le poissonnet qu'on accroche à son hameçon (!).


- Au sujet d'une truite-trophée qu'avait "sacrifiée" un talentueux pêcheur, un membre de leur communauté avait écrit: "paix à son âme". Anthropomorphisme!

L'intolérance et le sectarisme de ces intégristes du no-kill feraient presque penser aux illuminés de ces groupuscules radicaux se réclamant d'agir au nom du "bien-être animal".

Relâcher son poisson est une excellente chose (notamment si l'espèce convoitée est peu abondante), il est heureux de constater que ce comportement se développe de plus en plus et il faut l'encourager. Cette pratique permet de limiter une pression de pêche parfois excessive, surtout que la législation est trop souvent laxiste à ce sujet (nombre de prises maxi autorisées par jour, taille légale).
En revanche celui qui garde une ou deux truites de temps en temps pour les consommer (je ne parle pas ici des viandards et de leurs comportements irresponsables) ne devrait pas subir les diatribes injustifiées des adeptes radicaux du "catch and release".
Même si nous pêchons pour le plaisir et non plus pour se nourrir, rappelons que depuis son origine l'homme est un cueilleur et un prédateur.

Et surtout ne perdons pas de vue le principal: pour protéger les truites, protégeons nos cours d'eau. Le sentimentalisme écologique s'oppose à la logique écologique des pêcheurs-gestionnaires et de leur esprit pragmatique. Nous sommes résolument tournés vers la nature et entretenons avec elle des liens étroits. Notre connaissance des cours d'eau est immense et nous sommes forcément bien placés pour les protéger. Préserver les rivières est notre devoir. Et notre manière de montrer qu'on aime les poissons.

22 Novembre 2007.

 

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A lire "Nous sommes des animaux, mais on n'est pas des bêtes" de Jean-Marie Meyer et Patrice de Plunkett. Presses de la Renaissance. 230 pages.

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6 novembre 2007 2 06 /11 /novembre /2007 20:57
L'âge et l'histoire de la truite de mer


La lecture des écailles - la scalimétrie - permet de déterminer lâge et l'histoire du poisson: années passées en rivière et en mer, nombre de reproduction effectuées...

La croissance du poisson se marque sur la partie antérieure de l'écaille, incluse dans le derme, par des stries concentriques ou circuli. Lorsqu'elle est rapide, les stries sont espacées ; lorsqu'elle se ralentit, en hiver, les circuli se rapprochent et forment un anneau plus foncé appelé annulus. Le nombre de ces anneaux donne l'âge du poisson.

La distinction entre vie de rivière et vie en mer est également possible: circuli fins et peu espacés en rivières, épais et beaucoup easpacés en mer.

On distingue trois types de truite de mer selon la durée du séjour marin avant le premier retour en rivière:

 Scalimetrie-Finnock.jpg    Scalimetrie-2hivers-mer.jpg

Type Finnock

Type 1 hiver
en mer

  Type 2 hivers en mer

Remonte en rivière l'année même de sa dévalaison.
Tailles comprises entre 28 et 45 cm (poids 250 g à 1,2 kg).
Capturé couramment sur la Touques.

Remontée en rivière après une année entière passée en mer.
Tailles comprises entre 43 et 66cm (poids 1 à 3,6 kg).
Le plus fréquent dans toutes les rivières du Nord-Ouest.

Remontée en rivière après deux années entières passées en mer.
Tailles comprises entre 62 et 85 cm (poids 3 à 8 kg).



 

Légende:

R = Hiver en Rivière
M = Hiver en Mer
MF= Marque de Fraie


Les marques de fraie

Durant la maturation sexuelle, le poisson, qui ne s'alimente plus, puise sur ses réserves.

Sur les écailles, la réutilisation du calcium provoque une érosion en bordure. L'année suivante, la marque de fraie apparaît sous la forme d'une ligne continue, témoignant de l'usure de l'écaille, suivie d'une forte reprise de croissance.

Scalimetrie-1marque-Fraie.jpg Scalimetrie-4marques-Fraie.jpg

  1 marque de fraie

  2 marques de fraie


Les fraies multiples sont assez fréquentes chez la truite qui peut effectuer jusqu'à 6 reproductions successives.

Source: ONEMA

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28 octobre 2007 7 28 /10 /octobre /2007 18:35

Logo-Saumon2.JPG

 

Les grands migrateurs ont disparu des grands fleuves de l'hexagone, ou sont proches de l'extinction ; par contre les saumons et les truites de mer arrivent à se maintenir – parfois même très bien! - sur les petits fleuves côtiers (car les obstacles à la migration sont moins nombreux sur ceux-ci). 

Concernant nos truites résidantes, la situation est disparate et parfois très alarmante. Les populations ont été mises à mal durant les dernières décennies et le sont toujours actuellement sur certains cours d'eau. C'est indiscutable. Mais sans être atteint d'un optimisme exagéré, il est aussi incontestable que nos truites fario arrivent à se maintenir ici et là, y compris même dans certaines rivières perturbées… comme s'il y avait un effet de résistance de l'espèce malgré la dégradation de leur biotope.


Dans la nature, le comportement des espèces animales est dicté par deux règles essentielles: survivre (échapper aux prédateurs, se nourrir…) et se reproduire.


Concernant la reproduction, il n'y a qu'à voir avec quel "dévouement" nos salmonidés s'emploient à cette tâche! Prenons l'exemple du saumon, comment ne pas admirer son formidable courage dans le seul but d'assurer sa descendance, malgré les milles et une embûches dressées sur sa route?


Si l'expression "la nature a horreur du vide" est parfois accommodée à toutes les sauces, elle convient assez bien aux truites sauvages qui possèdent justement cette formidable capacité à pouvoir recoloniser une rivière d'où elles avaient quasiment disparues.


J'ai d'ailleurs à ce sujet un exemple en tête: une rivière dont j'ai oublié le nom avait été dévastée par une crue centennale. Sur plusieurs kilomètres toute la faune aquatique - y compris les truites - était détruite. Le secteur fut aussitôt mis en réserve et on procéda à un alevinage massif. Quelques années plus tard on organisa une pêche électrique, et on constata que les truites avaient recolonisées tout le secteur. Des truites furent gardées pour une analyse génétique qui dévoila qu'elles étaient toutes indigènes (!), aucune n'était d'origine domestique. Explication: quelques géniteurs sauvages avaient survécu, et ils avaient rapidement recolonisé le secteur dévasté. Cela démontre bien que les espèces locales sont hyper adaptées à leur milieu et qu'elles sont forcément les mieux placées pour survivre et se reproduire dans celui-ci!


Ce bel exemple ne servirait à rien si on n'en tirait pas quelques enseignements. Sur les rivières où le mal est déjà fait, la situation est forcément irrémédiable. En revanche, dans des contextes seulement perturbés, la mise en place d'un plan d'actions simples afin de restaurer un cours d'eau pourra permettre aux populations de truites de remonter très rapidement. C'est ce qu'ont d'ailleurs compris depuis longtemps certains gestionnaires. Prenons le cas d'une buse infranchissable: en aménageant celle-ci afin de rétablir la libre-circulation, on permettra aux géniteurs d'atteindre en amont de nombreuses frayères qui étaient jusqu'alors hors d'atteintes. Parfois il peut suffire seulement d'un petit coup de pouce pour inverser les choses. La nature se chargera du reste.


28 octobre 2007.

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6 octobre 2007 6 06 /10 /octobre /2007 14:13

Aa 21

Haute vallée de L'Aa (Pas-de-Calais)

 

J'ai connu l'Aa en 2002: quelle ne fut pas alors ma surprise de découvrir en région Nord-Pas-de-Calais une si belle rivière, sorte de chalkstream coulant des eaux rapides dans une vallée étroite et préservée.

 

Car si, avec ses quelques 650 kms de rivières de 1ère catégorie, le département du Pas-de-Calais fait figure de parent pauvre en terme de rivières salmonicoles (du moins par rapport à de nombreux autres départements bien mieux pourvus), il faut reconnaître que l'Aa possède tous les atouts pour tordre le cou à certains clichés encore tenaces: non, le Nord de la France n'est pas seulement ce plat pays avec pour seul relief ses terrils de mines!

 

L'Aa prend naissance dans les collines de l'Artois, près de Bourthes: sur tout son secteur amont, son régime est quasi-torrentiel. Ses eaux claires et oxygénées traversent alors de nombreuses communes comme Verchoq, Renty, Fauquembergues, Ouve-Wirquin...

Moulin Grioche2

Sur ce secteur l'Aa a une largeur comprise entre 4 et 5 m pour une profondeur de 0,6 à 1 m. Ici les conditions sont très favorables au développement de la truite fario, même si la rivière subit encore un peu de pollution agricole et ménagère.

A noter qu'en période de sécheresse prolongée l'Aa peut subir des étiages sévères sur son secteur amont ; des pêches de sauvetage y ont déjà d'ailleurs été réalisées.

 

L'Aa devient canalisée à sa jonction avec le canal de Neufossé, avant de se répandre dans le marais Audomarois à St-Omer, pour enfin finir dans la mer du Nord à Gravelines, en formant le delta de l'Aa.

 

C'est la partie amont de l'Aa qui intéresse le plus le pêcheur de truites. La truite fario y est bien représentée, mais souvent issue d'alevinages ou de déversements de truitelles effectués par la fédération. Malgré une petite enquête (trop rapide!) je ne sais pas vraiment à quoi ressemble la souche de l'Aa: j'y ai pris des poissons dont les robes étaient assez sensiblement différentes (évidemment, parmi ceux-ci je n'évoque pas les truites surdensitaires). On m'a rapporté qua la souche de l'Aa était à rapprocher de la souche normande? Si vous avez des informations à ce sujet, n'hésitez pas à poster un commentaire!

Aa 37

 

Petit avertissement concernant la pêche: avant de programmer sa sortie, on prendra soin de se renseigner à l'avance pour ne pas tomber un jour de déversement, car ils sévissent ici aussi comme partout ailleurs. Si on évitera au moins la foule (qui ne s'aventure d'ailleurs jamais bien loin du parking, mais bon!), on ne pourra cependant pas toujours échapper à la désagréable surprise de tomber sur une arc ou une fario à manches courtes!

 

Les techniques utilisées sur l'Aa sont des plus classiques, ver en dérive en début de saison, poisson nageur et lancer léger. On prends alors des poissons qui, même s'ils ne sont pas garantis 100% de souche, sont néanmoins superbes.

Il est à noter que l'Aa se pratique bien à la mouche, et voici ce que m'a conseillé un pêcheur :

- utiliser une canne de 8 à 9 pieds, soie de 4 ou 5, d'action semi rapide ou rapide. Concernant les imitations, les mouches seront des plus classiques (la rivière subissant un peu de pollution agricole et ménagère, comme dit plus haut) donc il reste les insectes les plus résistants : petites éphémères grises, beiges ou olives, petits sedges roux, moucherons, mouches de St Marc (au début du printemps) puis des nymphes (gammares et insectes cités auparavant...) en taille 14 à 20.

 

Sur l'Aa, certaines journées on peut prendre une dizaine de truites de 25 cm à 35 cm, et les poissons dépassant les 40 cm ne sont vraiment pas rares: inutile de rappeler que si on tombe sur un de ces jours fastes, d'une part le pêcheur doit savoir se limiter dans ses prélèvements (même si la législation l'autorise à garder davantage), d'autre part il devra remettre les poissons à l'eau avec les précautions d'usage afin que ceux-ci gardent les meilleures chances de survie.

 

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27 septembre 2007 4 27 /09 /septembre /2007 20:23

Logo Epui8

 

A l'instant où j'écris ces lignes la pêche de la truite fario est fermée dans la majorité des départements, et sur le point de se terminer pour quelques autres.

Mais il reste encore un sursis jusqu'à la fin octobre pour les pêcheurs de saumons et de truites de mer, et ce, dans la majorité des cours d'eau classés "migrateurs".

 

Pour ma part, j'apprécie tout particulièrement cette prolongation automnale. L'été expire doucement, laissant flotter dans l'air comme une vague mélancolie…

Et l'automne sait nous réserver encore quelques-unes de ces magnifiques journées, bien que l'on pressente déjà qu'il faille commencer à se préparer pour affronter les frimas hivernaux.

Car désormais la fraîcheur commence à bien se faire sentir en début et en fin de journée. Les premières gelées apparaissent: au petit matin il n'est pas rare que l'herbe craque sous nos bottes. Les jours ont commencé sérieusement à décroître, le soleil pâlit et décline plus rapidement sur l'horizon. Les feuilles jaunissent. La lumière est belle. Les couleurs sont belles. La nature est belle.

 

Mais au-delà de ces impressions d'automne - si bien chantées par les poètes - la prolongation automnale est aussi une période propice à la pêche de la truite de mer!

Déjà, car c'est à cette période qu'arrive la deuxième grosse vague de truites de mer (mais aussi celle des castillons): c'est d'ailleurs pourquoi la réglementation a instauré une prolongation pour la pêche des salmonidés migrateurs. Ces nouveaux contingents de poissons fraîchement montés peuvent nous procurer bien du plaisir avec de beaux combats en perspective.

 

Mais si octobre est un mois favorable, on peut y voir d'autres raisons: le soleil plus bas, qui ne culmine plus aussi haut dans le ciel comme pendant la saison estivale - donc une luminosité plus faible - n'a-t-il pas d'incidence sur le comportement du plus lucifuge des salmonidés?

Ou encore, la période de reproduction qui approche ne rend-elle pas les poissons plus agressifs?

Peut-être aussi que les truites de mer déjà présentes en rivière et postées depuis des semaines se décident enfin à quitter leurs fosses à la faveur des crues automnales, et deviennent ainsi plus mordantes en arrivant sur des nouveaux postes?

 

Quoiqu'il en soit, profitons sans modération de cette magie automnale, avec l'espoir de capturer une dernière fois encore, avant la fermeture, un poisson argenté. Car l'hiver est tout proche et s'apprête à s'installer pour quelques temps. Le moment sera alors venu pour nous de dresser le bilan de la saison écoulée.

 

27 septembre 2007.

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1 septembre 2007 6 01 /09 /septembre /2007 17:56

 Le-Li---30.JPG

                                       Le Lié: une eau à la couleur caractéristique...


Le Lié amont et ses affluents - "Truites noires de l'Argoat" 


Présentation du Lié

 

Difficile pour moi de faire un article sur le Lié et de rester totalement objectif! Le Lié est LA rivière de mon enfance, celle où j'ai pris mes premières truites...

Mes grands-parents avaient leur ferme près de la source du Lié ; canne en bambou à la main, on descendait à pied pour aller à la pêche en empruntant un chemin creux...

 

Quand on évoque les rivières costarmoricaines, on ne pense pas immédiatement au Lié. Et pourtant! - les migrateurs en moins - il n'a pas grand-chose à envier aux cours d'eau plus célèbres comme le Léguer, le Trieux, le Guindy...

 

Le département des Côtes-d'Armor est coupé en deux par une sorte d'arête dorsale. Au nord, il s'agit des petits cours d'eau côtiers qui se jettent dans la Manche, au sud les rivières rejoindront l'Atlantique: ce qui est le cas du Lié qui appartient au bassin de la Vilaine, le plus grand bassin versant de la Bretagne.

 

Le Lié prend sa source dans la forêt de Lorge. Il coule alors des eaux couleurs thé, une couleur rousse caractéristique sur un fond sablonneux ambré. Sur la commune de Ploeuc, d'une largeur de 1 à 5 m - il draine déjà de nombreux affluents et son débit augmente donc rapidement. Les biefs qui servaient à faire tourner les moulins sont aussi très nombreux.

Ici la truite fario est reine. Elle est accompagnée par de nombreux vairons, et quelques goujons. Loches et chabots sont également présents.

Des alevinages sont toujours réalisés par l'AAPPMA locale, par habitude (!), ce qui à mon avis ne sert pas à grand-chose car tout ou presque est réuni ici pour une reproduction naturelle importante ; les frayères sont nombreuses, situées sur les très nombreux tributaires qui servent également de nurseries. Pas de gros soucis non plus de libre-circulation des poissons, en début de saison on peut trouver des poissons très haut sur presque n'importe lequel des innombrables rus, sauf bien sûr par manque d'eau avéré avant les migrations automnales. Seuls points noirs: les problèmes d'érosion suite aux opérations de remembrement des années 70, et des sols mis à nus l'hiver par une maïsiculture dominante... et des eaux chargées en nitrates, problème récurrent en Bretagne. 


Le-Li---10.JPG

 

On pratique toutes les techniques sur le Lié, le toc au ver est bien sûr la technique la plus utilisée, surtout en début de saison. Nous sommes en tête de bassin, le chevelu est très développé (une des particularités du réseau hydrographique breton), aussi à cette saison il est particulièrement productif de pêcher les petits tributaires qui réservent de belles surprises: les géniteurs attardés sont au rendez-vous!

Autre technique particulièrement payante en début de saison: le vairon manié (utiliser une monture à disque) et le poisson nageur: un Rapala vairon coulant (CD) 5cm coloris vairon est passe-partout et constitue une valeur sûre.

Plus tard en saison, quand les eaux se seront un peu réchauffées, et face à des truites qui deviennent plus actives, on réalisera de belles pêches au lancer léger: utiliser des Aglia N°1/N°2 ou des Panther Martin N°2 / N°3.

Pour ce qui est de la pêche à la mouche, guère praticable sur ces petits cours d'eau encombrés, il faut mieux tenter sa chance plus à l'aval vers Loudéac ou la Chèze.

 

A noter, qu'après le mois de Mai et une fois la pêche des carnassiers ouverte, on rencontre peu de pêcheurs au bord de l'eau. L'étiage, et la végétation rivulaire excessive (et laissée telle quelle) - formant une voûte végétale qui peut entièrement recouvrir la rivière - rendent difficile la pratique de la pêche et découragent une majorité de pêcheurs qui se tournent alors vers les plans d'eau.

Avec un peu de ténacité et de dextérité on réalisera pourtant de belles pêches. Et l'été on peut tenter les mouchetées à la sauterelle, en plus c'est une technique très ludique. Jeter alors son dévolu là où le Lié serpente dans des prairies naturelles pour trouver de quoi garnir son hameçon!

P1012757
Fario du Lié

 

Les truites que l'on prend sur le Lié sont de tailles modestes et ne dépassent guère les 30 cm (cours d'eau granitiques et "pauvres"). En revanche elles possèdent une robe magnifique (souvent à dominante noire), parsemées de points noirs et rouges auréolées ; les flancs sont jaunes et le ventre blanc.

 

Comme par respect pour Le Lié qui m'a suscité mes premières émotions halieutiques, et à mes premières truites, je remets systématiquement à l'eau mes prises: c'est la moindre des choses que je dois au Lié!

 

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24 août 2007 5 24 /08 /août /2007 18:37

Logo GouetC1


Pêcher, c'est prendre ou rechercher à prendre du poisson. Pour la pêche de loisir, il serait plus juste d'y ajouter la notion de plaisir que nous éprouvons à "essayer de prendre des poissons". Et bien sûr, il y a aussi tout ce qui gravite autour de la pêche et qui nous passionne.

Mais bon, c'est un fait, nous voulons prendre du poisson et notre sport n'aurait aucun sens et serait bien triste si on en prenait jamais ou si peu! D'ailleurs je ne crois pas ceux qui m'affirment que dans la pêche, ils recherchent uniquement à passer du bon temps au bord de l'eau, dans un cadre verdoyant, et que la capture est pour eux sans importance ou secondaire.

 

Mais inversement, si à chacune de nos sorties, nous capturions des poissons à foison, la pêche n'en deviendrait-elle pas alors monotone et lassante? Ce qui la rend attrayante, n'est-ce pas, justement, que rien n'est gagné d'avance et que le résultat demeure incertain?

Et que dire du plaisir que nous procure la capture (à fortiori s'il s'agit d'une espèce difficile à tromper comme un poisson migrateur!). Cette satisfaction ne vient-elle justement pas du fait que ce poisson s'est fait attendre, et que pour arriver à nos fins il nous a fallu s'interroger, voire se remettre en question, et déployer moult ruses? On mesure alors à quel point la prise d'un poisson peut être réellement gratifiante, tant on l'a espéré et convoité ce poisson! Comme une quête parfois longue et difficile!

 

Ainsi, la pêche à la ligne requiert des qualités comme la patience et la persévérance. Or il semble qu'aujourd'hui on ne veuille plus fournir aucun effort pour affronter les difficultés. Nous vivons dans une "société des loisirs" comme la nomme les sociologues, ce qui semble vouloir dire que nous voulons "consommer du loisir" avidement ; et que le plaisir que nous recherchons doit être facilement accessible et immédiat. Aussi éphémère soit-il.

 

Évidemment la pêche n'échappe pas à ce phénomène. Pourquoi les AAPPMA déversent-elles des truites les veilles d'ouverture si ce n'est pour contenter ces pêcheurs qui veulent une pêche facile, des poissons faciles et pouvoir rentrer chez eux le midi de l'ouverture avec leurs 10 truites?

Même constat sur le web, et mêmes comportements: allez faire un tour sur les forums consacrés à la pêche et vous verrez passer des gens pressés qui, souvent sans saluer, apostrophent en langage SMS les membres du site en demandant "des bons coins de pêche sur telle rivière où ils peuvent prendre un tas de poissons". Pas le temps de rechercher par soi-même les bons secteurs. Il faut rentabiliser, et vite.

 

Si les causes de l'effondrement du nombre des pêcheurs en France sont profondes et certainement à chercher ailleurs, il n'empêche que beaucoup ne possèdent pas - ou ont perdu - certaines des vertus nécessaires pour pratiquer une vraie pêche. Oublié, l'art de la patience. A la première difficulté, on abandonne. Comme si tout devait être facile.

 

24 août 2007.

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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 11:49

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Il est actuellement de bon ton de qualifier de "durable" toutes les actions concernant la protection de l'environnement.
 
Le gouvernement précédent, champion toute catégorie de la démagogie durable, ne se verra pas décerner une palme pour sa politique environnementale. A commencer par son président qui a toujours soutenu sans conditions les agriculteurs. Car si les paysans ne sont pas tous à mettre dans le même panier, il serait stupide de ne pas reconnaître que l'agriculture intensive représente la première cause de pollution de nos cours d'eau.
 
Mais tournons la page. Après l'ère de la "démagogie durable", le moment de la révolution écologique – promise par J.L. Borloo - est-il enfin arrivé? Son grand Ministère de L'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables aura-t-il la volonté et les moyens de passer enfin à l'action, en considérant l'écologie comme prioritaire, alors que jusqu'ici celle-ci était seulement un thème de campagne électorale?
 
Le nouveau gouvernement ne cache pas sa volonté de réformes et clame ici et là qu'il saura faire les choix courageux qui s'imposent. Face au lobby paysan on pourra juger de ses actes et non plus de ses paroles. Comme exemple parmi tant d'autres, rappelons que la France est sous le coup d'une amende de l'UE pour non respect des taux de nitrates dans les eaux bretonnes.
 
Car les pêcheurs, et notamment les associations de pêche (enfin, mon regard se tourne vers les présidents d'AAPPMA qui ont optés pour une gestion patrimoniale, c'est-à-dire durable, car eux non plus ne sont pas tous à mettre dans le même panier!...) sont des hommes de terrain et attendent forcément des mesures concrètes.
 
On peut aussi se poser la question sur le rôle qu'aura à jouer la FNPF (ex. UNPF) dans tout ceci et si elle saura (enfin) défendre l'intérêt des pêcheurs, alors que nous venons justement de la juger dans le dossier de la nouvelle loi sur l'eau. On peut toujours rêver, car là, c'est vraiment une autre histoire!

27 juillet 2007.
 
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