L'Authie à Saulchoy
L'Authie est un fleuve côtier de l'Artois-Picardie prenant sa source à Coigneux dans la Somme. Après un parcours rectiligne de 103 km, il se jette dans la Manche vers Groffliers (limite de salure des eaux vers Conchil-le-temple).
L'Authie - limitrophe entre la Somme et le Pas-de-Calais - coule dans une vallée peu industrialisée et possédant un patrimoine riche (Valloires, Maintenay...). Avec la Canche, l'Authie est l'une des principales rivières du bassin Artois-Picardie, leurs cours sont d'ailleurs parallèles. Si la Canche est relativement bien pourvu en affluents, ce n'est pas le cas de l'Authie : elle draine cinq cours d'eau modestes dont les deux principaux sont la Quillienne et la Grouche dans sa partie supérieure.
Le moulin de Maintenay
L'Authie est alimenté par une nappe phréatique puissante, lui apportant un débit régulier et relativement soutenu, lui épargnant donc l'étiage pendant les périodes critiques. Son cours principal présente une pente moyenne, sa largeur est de 10 à 15 mètres en moyenne.
L'agriculture est bien présente dans la vallée avec comme conséquence principale une qualité d'eau moyenne : nitrates élevés mais surtout de gros problèmes d'érosion des sols d'où de nombreuses matières en suspension qui colmatent les frayères (phénomène amplifié par l' "effet retenue" des barrages). La présence de nombreux petits villages posent aussi quelques problèmes de rejets domestiques. Mais l'autre point noir (avec l'érosion) est le cloisonnement de la rivière et les nombreux barrages qui empêchent les migrateurs de remonter convenablement le cours de l'Authie : d'après le PDGP 62 de 2007, 32 ouvrages sur 43 sont infranchissables (ex.:Tollent), soit un obstacle à la migration tous les 5,1 km. Signalons que l'Authie est classé cours d'eau à migrateurs depuis une vingtaine d'années.
Du point de vue piscicole, l'Authie - classée 1ère catégorie sur tout son cours - est une rivière salmonicole mais reste d'un intérêt très moyen pour la fario (sauf peut-être sur la partie haute?). En effet les problèmes de colmatage des fonds empêchent la truite fario d'accomplir son cycle de reproduction complet. Certaines AAPPMA tentent de soutenir les effectifs en repeuplant certains canaux convertis en nurseries et qui sont mis en réserves. Mais des truites portions (arcs) sont également déversées dans l'Authie.
Sur la partie basse, au milieu des peupleraies apparaissent étangs et canaux, et donc les espèces vivant dans ces milieux : cyprinidés d'eaux calmes et brochets...
A noter que de nombreuses espèces peuplant l'Authie sont classées à l'annexe 2 de Directive Habitat (N°92/43- CEE) : anguille, chabot, lamproie de Planer, lamproie de rivière, lamproie marine, saumon atlantique.
Concernant les salmonidés, le principal intérêt de l'Authie réside dans la pêche des salmonidés migrateurs , en effet de nombreuses truites de mer y viennent frayer mais aussi quelques saumons qui semblent plus nombreux depuis quelques années. L'Authie est une rivière à grands poissons (pas de finnocks) et dont le poids moyen des captures est de 2,5 kg. Les bonnes saisons, il peut se prendre 150 truites de mer sur l'Authie (chiffre estimé par l'ONEMA, par exemple en 2007, mais peu de captures sont déclarées). La plupart des poissons sont capturés aux leurres (poisson nageur, cuillère) mais la pêche au posé à la pâte reste une technique locale encore couramment utilisé.
Femelle de 5,5 kg prise pendant la prolongation automnale