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13 septembre 2009 7 13 /09 /septembre /2009 19:09

           L'Authie à Saulchoy


L'Authie est un fleuve côtier de l'Artois-Picardie prenant sa source à Coigneux dans la Somme. Après un parcours rectiligne de 103 km, il se jette dans la Manche vers Groffliers (limite de salure des eaux vers Conchil-le-temple).

 

L'Authie - limitrophe entre la Somme et le Pas-de-Calais - coule dans une vallée peu industrialisée et possédant un patrimoine riche (Valloires, Maintenay...). Avec la Canche, l'Authie est l'une des principales rivières du bassin Artois-Picardie, leurs cours sont d'ailleurs parallèles. Si la Canche est relativement bien pourvu en affluents, ce n'est pas le cas de l'Authie : elle draine cinq cours d'eau modestes dont les deux principaux sont la Quillienne et la Grouche dans sa partie supérieure.


                                                             Le moulin de Maintenay
 

L'Authie est alimenté par une nappe phréatique puissante, lui apportant un débit régulier et relativement soutenu, lui épargnant donc l'étiage pendant les périodes critiques. Son cours principal présente une pente moyenne, sa largeur est de 10 à 15 mètres en moyenne.

 

L'agriculture est bien présente dans la vallée avec comme conséquence principale une qualité d'eau moyenne : nitrates élevés mais surtout de gros problèmes d'érosion des sols d'où de nombreuses matières en suspension qui colmatent les frayères (phénomène amplifié par l' "effet retenue" des barrages). La présence de nombreux petits villages posent aussi quelques problèmes de rejets domestiques. Mais l'autre point noir (avec l'érosion) est le cloisonnement de la rivière et les nombreux barrages qui empêchent les migrateurs de remonter convenablement le cours de l'Authie : d'après le PDGP 62 de 2007, 32 ouvrages sur 43 sont infranchissables (ex.:Tollent), soit un obstacle à la migration tous les 5,1 km. Signalons que l'Authie est classé cours d'eau à migrateurs depuis une vingtaine d'années.



 

Du point de vue piscicole, l'Authie - classée 1ère catégorie sur tout son cours - est une rivière salmonicole mais reste d'un intérêt très moyen pour la fario (sauf peut-être sur la partie haute?). En effet les problèmes de colmatage des fonds empêchent la truite fario d'accomplir son cycle de reproduction complet. Certaines AAPPMA tentent de soutenir les effectifs en repeuplant certains canaux convertis en nurseries et qui sont mis en réserves. Mais des truites portions (arcs) sont également déversées dans l'Authie.

Sur la partie basse, au milieu des peupleraies apparaissent étangs et canaux, et donc les espèces vivant dans ces milieux : cyprinidés d'eaux calmes et brochets...

A noter que de nombreuses espèces peuplant l'Authie sont classées à l'annexe 2 de Directive Habitat (N°92/43- CEE) : anguille, chabot, lamproie de Planer, lamproie de rivière, lamproie marine, saumon atlantique.

 



Concernant les salmonidés, le principal intérêt de l'Authie réside dans la pêche des salmonidés migrateurs , en effet de nombreuses truites de mer y viennent frayer mais aussi quelques saumons qui semblent plus nombreux depuis quelques années. L'Authie est une rivière à grands poissons (pas de finnocks) et dont le poids moyen des captures est de 2,5 kg. Les bonnes saisons, il peut se prendre 150 truites de mer sur l'Authie (chiffre estimé par l'ONEMA, par exemple en 2007, mais peu de captures sont déclarées). La plupart des poissons sont capturés aux leurres (poisson nageur, cuillère) mais la pêche au posé à la pâte reste une technique locale encore couramment utilisé.

                                                             Femelle de 5,5 kg prise pendant la prolongation automnale 

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6 octobre 2007 6 06 /10 /octobre /2007 14:13

Aa 21

Haute vallée de L'Aa (Pas-de-Calais)

 

J'ai connu l'Aa en 2002: quelle ne fut pas alors ma surprise de découvrir en région Nord-Pas-de-Calais une si belle rivière, sorte de chalkstream coulant des eaux rapides dans une vallée étroite et préservée.

 

Car si, avec ses quelques 650 kms de rivières de 1ère catégorie, le département du Pas-de-Calais fait figure de parent pauvre en terme de rivières salmonicoles (du moins par rapport à de nombreux autres départements bien mieux pourvus), il faut reconnaître que l'Aa possède tous les atouts pour tordre le cou à certains clichés encore tenaces: non, le Nord de la France n'est pas seulement ce plat pays avec pour seul relief ses terrils de mines!

 

L'Aa prend naissance dans les collines de l'Artois, près de Bourthes: sur tout son secteur amont, son régime est quasi-torrentiel. Ses eaux claires et oxygénées traversent alors de nombreuses communes comme Verchoq, Renty, Fauquembergues, Ouve-Wirquin...

Moulin Grioche2

Sur ce secteur l'Aa a une largeur comprise entre 4 et 5 m pour une profondeur de 0,6 à 1 m. Ici les conditions sont très favorables au développement de la truite fario, même si la rivière subit encore un peu de pollution agricole et ménagère.

A noter qu'en période de sécheresse prolongée l'Aa peut subir des étiages sévères sur son secteur amont ; des pêches de sauvetage y ont déjà d'ailleurs été réalisées.

 

L'Aa devient canalisée à sa jonction avec le canal de Neufossé, avant de se répandre dans le marais Audomarois à St-Omer, pour enfin finir dans la mer du Nord à Gravelines, en formant le delta de l'Aa.

 

C'est la partie amont de l'Aa qui intéresse le plus le pêcheur de truites. La truite fario y est bien représentée, mais souvent issue d'alevinages ou de déversements de truitelles effectués par la fédération. Malgré une petite enquête (trop rapide!) je ne sais pas vraiment à quoi ressemble la souche de l'Aa: j'y ai pris des poissons dont les robes étaient assez sensiblement différentes (évidemment, parmi ceux-ci je n'évoque pas les truites surdensitaires). On m'a rapporté qua la souche de l'Aa était à rapprocher de la souche normande? Si vous avez des informations à ce sujet, n'hésitez pas à poster un commentaire!

Aa 37

 

Petit avertissement concernant la pêche: avant de programmer sa sortie, on prendra soin de se renseigner à l'avance pour ne pas tomber un jour de déversement, car ils sévissent ici aussi comme partout ailleurs. Si on évitera au moins la foule (qui ne s'aventure d'ailleurs jamais bien loin du parking, mais bon!), on ne pourra cependant pas toujours échapper à la désagréable surprise de tomber sur une arc ou une fario à manches courtes!

 

Les techniques utilisées sur l'Aa sont des plus classiques, ver en dérive en début de saison, poisson nageur et lancer léger. On prends alors des poissons qui, même s'ils ne sont pas garantis 100% de souche, sont néanmoins superbes.

Il est à noter que l'Aa se pratique bien à la mouche, et voici ce que m'a conseillé un pêcheur :

- utiliser une canne de 8 à 9 pieds, soie de 4 ou 5, d'action semi rapide ou rapide. Concernant les imitations, les mouches seront des plus classiques (la rivière subissant un peu de pollution agricole et ménagère, comme dit plus haut) donc il reste les insectes les plus résistants : petites éphémères grises, beiges ou olives, petits sedges roux, moucherons, mouches de St Marc (au début du printemps) puis des nymphes (gammares et insectes cités auparavant...) en taille 14 à 20.

 

Sur l'Aa, certaines journées on peut prendre une dizaine de truites de 25 cm à 35 cm, et les poissons dépassant les 40 cm ne sont vraiment pas rares: inutile de rappeler que si on tombe sur un de ces jours fastes, d'une part le pêcheur doit savoir se limiter dans ses prélèvements (même si la législation l'autorise à garder davantage), d'autre part il devra remettre les poissons à l'eau avec les précautions d'usage afin que ceux-ci gardent les meilleures chances de survie.

 

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1 septembre 2007 6 01 /09 /septembre /2007 17:56

 Le-Li---30.JPG

                                       Le Lié: une eau à la couleur caractéristique...


Le Lié amont et ses affluents - "Truites noires de l'Argoat" 


Présentation du Lié

 

Difficile pour moi de faire un article sur le Lié et de rester totalement objectif! Le Lié est LA rivière de mon enfance, celle où j'ai pris mes premières truites...

Mes grands-parents avaient leur ferme près de la source du Lié ; canne en bambou à la main, on descendait à pied pour aller à la pêche en empruntant un chemin creux...

 

Quand on évoque les rivières costarmoricaines, on ne pense pas immédiatement au Lié. Et pourtant! - les migrateurs en moins - il n'a pas grand-chose à envier aux cours d'eau plus célèbres comme le Léguer, le Trieux, le Guindy...

 

Le département des Côtes-d'Armor est coupé en deux par une sorte d'arête dorsale. Au nord, il s'agit des petits cours d'eau côtiers qui se jettent dans la Manche, au sud les rivières rejoindront l'Atlantique: ce qui est le cas du Lié qui appartient au bassin de la Vilaine, le plus grand bassin versant de la Bretagne.

 

Le Lié prend sa source dans la forêt de Lorge. Il coule alors des eaux couleurs thé, une couleur rousse caractéristique sur un fond sablonneux ambré. Sur la commune de Ploeuc, d'une largeur de 1 à 5 m - il draine déjà de nombreux affluents et son débit augmente donc rapidement. Les biefs qui servaient à faire tourner les moulins sont aussi très nombreux.

Ici la truite fario est reine. Elle est accompagnée par de nombreux vairons, et quelques goujons. Loches et chabots sont également présents.

Des alevinages sont toujours réalisés par l'AAPPMA locale, par habitude (!), ce qui à mon avis ne sert pas à grand-chose car tout ou presque est réuni ici pour une reproduction naturelle importante ; les frayères sont nombreuses, situées sur les très nombreux tributaires qui servent également de nurseries. Pas de gros soucis non plus de libre-circulation des poissons, en début de saison on peut trouver des poissons très haut sur presque n'importe lequel des innombrables rus, sauf bien sûr par manque d'eau avéré avant les migrations automnales. Seuls points noirs: les problèmes d'érosion suite aux opérations de remembrement des années 70, et des sols mis à nus l'hiver par une maïsiculture dominante... et des eaux chargées en nitrates, problème récurrent en Bretagne. 


Le-Li---10.JPG

 

On pratique toutes les techniques sur le Lié, le toc au ver est bien sûr la technique la plus utilisée, surtout en début de saison. Nous sommes en tête de bassin, le chevelu est très développé (une des particularités du réseau hydrographique breton), aussi à cette saison il est particulièrement productif de pêcher les petits tributaires qui réservent de belles surprises: les géniteurs attardés sont au rendez-vous!

Autre technique particulièrement payante en début de saison: le vairon manié (utiliser une monture à disque) et le poisson nageur: un Rapala vairon coulant (CD) 5cm coloris vairon est passe-partout et constitue une valeur sûre.

Plus tard en saison, quand les eaux se seront un peu réchauffées, et face à des truites qui deviennent plus actives, on réalisera de belles pêches au lancer léger: utiliser des Aglia N°1/N°2 ou des Panther Martin N°2 / N°3.

Pour ce qui est de la pêche à la mouche, guère praticable sur ces petits cours d'eau encombrés, il faut mieux tenter sa chance plus à l'aval vers Loudéac ou la Chèze.

 

A noter, qu'après le mois de Mai et une fois la pêche des carnassiers ouverte, on rencontre peu de pêcheurs au bord de l'eau. L'étiage, et la végétation rivulaire excessive (et laissée telle quelle) - formant une voûte végétale qui peut entièrement recouvrir la rivière - rendent difficile la pratique de la pêche et découragent une majorité de pêcheurs qui se tournent alors vers les plans d'eau.

Avec un peu de ténacité et de dextérité on réalisera pourtant de belles pêches. Et l'été on peut tenter les mouchetées à la sauterelle, en plus c'est une technique très ludique. Jeter alors son dévolu là où le Lié serpente dans des prairies naturelles pour trouver de quoi garnir son hameçon!

P1012757
Fario du Lié

 

Les truites que l'on prend sur le Lié sont de tailles modestes et ne dépassent guère les 30 cm (cours d'eau granitiques et "pauvres"). En revanche elles possèdent une robe magnifique (souvent à dominante noire), parsemées de points noirs et rouges auréolées ; les flancs sont jaunes et le ventre blanc.

 

Comme par respect pour Le Lié qui m'a suscité mes premières émotions halieutiques, et à mes premières truites, je remets systématiquement à l'eau mes prises: c'est la moindre des choses que je dois au Lié!

 

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