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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 18:21

Billet12    Une des premières de l'année


"Est-ce qu'il y a de l'eau?". Voilà bien la sempiternelle question qui revient sur toutes les lèvres à chaque début de saison. Pour les régions de l'Ouest et du N-O (Bretagne, Normandie, Pas-de-Calais) la réponse est sans ambiguïtés : non. Après un voyage éclair en Bretagne, le constat est là : les eaux sont basses et claires pour la saison. Mêmes observations dans le N-O : des niveaux aussi bas qu'en 2010, ici encore les nappes n'ont pas atteintes leurs niveaux de remplissage, et ce malgré un début d'hiver qui semblait prometteur en terme de précipitations. Et le temps des pluies efficaces sera bientôt révolu, il est même déjà trop tard, vu les températures enregistrées en ce moment!

 

Dans ce contexte, et si les choses devaient en rester là, le "spectre" de la saison 2010 (mais rappelons-nous aussi 2003 – 2004…) revient hanter tous les esprits. La saison de pêche de la truite dans ces régions, et a fortiori celle des migrateurs, s'annonce déjà compliquée. Et la saison 2011 verra certainement - à nouveau - son lot d'eaux basses, réchauffées, de poissons apathiques… les postes habituellement occupés resteront désespérément vides du fait de la faible hauteur d'eau… les poissons seront réfugiés dans les fosses…

 

Pour le reste, il faudra faire avec, rivaliser face "aux éléments" en faisant preuve de ténacité, d'opportunisme, de discrétion en soignant encore plus son approche qu'à l'ordinaire face à des poissons craintifs qui nous verront arriver de loin ! Et profiter ponctuellement des quelques conditions favorables qui se présenteront: coups d'eau, perturbations venant de l'atlantique, et bien sûr des passages éclairs des migrateurs. Avantage aux locaux, donc!

 

Les niveaux d'eau, la météo sont des composantes importantes de notre passion, mais que nous ne maîtrisons pas. Et malheureusement pour nous le scénario a tendance à souvent se répéter depuis une décennie! C'est ainsi. En Bretagne, où il faut le rappeler 80% des ressources en eau sont assurées par les eaux de surface, les rivières sont particulièrement sensibles au manque de précipitations prolongé. Et la disparition du bocage n'a eu pour effet que d'aggraver un peu plus le phénomène, en accentuant l'érosion dû au ruissellement. Les rivières ressemblent à des oueds en période estivale, et se transforment en torrent de boue au moindre coup d'eau, avant de retrouver presque instantanément leur aspect initial, après une décrue éclair! La rivière et ses hôtes ne profitent pas de toute cette eau salvatrice, tombée du ciel. Et là, ce n'est pas de la faute à la météo!

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22 mars 2008 6 22 /03 /mars /2008 11:41

Truite RelachéeOK-copie-1

Si la pêche en 1ère catégorie est ouverte depuis déjà 2 semaines dans la majorité des départements, elle vient seulement d'ouvrir ce samedi 22 mars (avec une météo hivernale!) pour les quelques départements retardataires du nord de la France: désormais nous pouvons enfin taquiner dame fario sur tout le territoire.

 

Des cours de plaine, aux torrents alpins, en passant par les ruisseaux des hauts plateaux ou encore les puissants gaves, le pêcheur n'a que l'embarras du choix pour assouvir sa quête de la truite du sauvage et de son milieu.

 

Le 8 mars dernier j'ai ainsi pu retrouver ma rivière fétiche, en Bretagne nord, avec un niveau d'eau qui n'avait rien d'exceptionnel pour la saison et des eaux claires et froides: toutes les techniques se valaient donc pour le grand jour. A mon plus grand plaisir quelques truites sauvages - et pas des ersatz (!) - étaient malgré tout au rendez-vous, maigrichonnes et affaiblies comme toujours à cette époque. Elles sont toutes retournées dans leur élément.

A l'ouverture on le sait, nos farios sont rarement coopératives, et les belles pêches seront pour plus tard, quand les eaux se seront réchauffées, et que notre hôte des eaux vives aura recouvré sa forme et qu'elle entrera dans des phases de pleine activité.

 

Côté migrateurs, et pour les aficionados de la truite de mer dont je fais partie, il faudra patienter encore jusqu'à fin avril / début mai selon les cours d'eau (consulter les arrêtés).

En revanche il est possible de pêcher dès maintenant le poisson roi, où l'on peut le rechercher notamment sur les petits fleuves côtiers bretons ou sur les gaves. Rappelons que les saumons de printemps ont un fort potentiel reproducteur et qu'ils sont donc à préserver tout particulièrement. C'est pourquoi un projet d'évolution et d'harmonisation de la pêche en saumon en Bretagne est en cours, avec pour objectif entre autres, de porter la pression de pêche sur les "castillons" pour justement protéger davantage les saumons de plusieurs hivers marins.

Saumon_Printemps6.jpeg

                                    Saumon de 4,8 kg capturé en 2007 par Guy le Maout.


En début de saison, les plus talentueux et les plus ...veinards (car à la pêche il faut aussi un petit soupçon de chance) auront peut-être la joie immense de capturer un saumon de printemps comme celui que tient Guy le Maout (AAPPMA de l'Elorn) sur la photo ci-dessus. J'en profite pour vous inviter à faire un petit tour sur le site web de cette association (http://www.elorn-aappma.com/) afin de découvrir les somptueux parcours de l'Elorn, rivière dotée d'un fort potentiel halieutique, et ceci grâce à une gestion remarquable. Comme quoi, une gestion intelligente et durable, non seulement ça existe, mais en plus ça marche!

 

22 mars 2008.

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28 janvier 2008 1 28 /01 /janvier /2008 18:59

Moulin de BizoinC1

Au bord d'une rivière, nous l'avons tous croisé un jour. Je ne parle pas ici de la vedette locale qui brille par ses talents de beau parleur... et beaucoup moins par son adresse une canne à pêche en main. Et je ne voudrais pas non plus tomber dans la caricature facile pour évoquer l'un de ces personnages peu communs. Je veux parler ici de l'homme du pays, mais pas n'importe lequel: ce pêcheur à part, celui qui se démarque de tous les autres. Forcément, il vit auprès de "sa" rivière qu'il connaît parfaitement. Et au fil du temps et de l'eau il a acquis une connaissance parfaite des postes, sait par coeur la tenue des poissons selon les conditions locales du moment: saison, météo, hauteur et état de l'eau... ; il est doté de ce sens inné de l'eau, ce don, qui lui permet de réussir alors que tous les autres pêcheurs échouent, y compris les "bons". J'avoue être assez fasciné par l'homme du pays, tant ce personnage est singulier, surprenant, parfois mystérieux, et qui paraît comme possédé par ce pouvoir mystique à comprendre ce qui se passe sous l'onde, de pressentir la présence du poisson qui va attaquer le leurre ; faculté qui échappe au commun des mortels...

 

Avoir la chance d'échanger quelques mots avec l'homme du pays, de lui "soutirer" quelques tuyaux, est riche d'enseignements pour "l'étranger" arrivant sur des eaux inconnues et qui espère quelques succès rapides...

Une évidence: tout pêcheur arrivant sur une nouvelle rivière doit commencer par porter son intérêt et sa curiosité sur la technique locale. Car cette dernière, même rustique, a été mise au point avant tout pour être diablement efficace. Transmise de générations en générations, elle est le fruit de l'expérience de pêcheurs qui ont partagé leurs observations, ont tiré les conclusions de leurs échecs et de leurs succès, pour en arriver à élaborer la technique la mieux adaptée sur leur rivière. Celle-ci ne s'embarrasse pas du superflu et du tape-à-l'oeil. Ainsi, même un leurre réduit à sa plus simple expression ou une mouche dépouillée à l’extrême pourra être prenante. Ce qui n'exclut pas, bien au contraire, que des modifications minimes apportées à un leurre - grâce à l'ingéniosité et l'esprit inventif de quelques pêcheurs d'exception - décupleront son efficacité sur telle rivière ou tel petit fleuve côtier. Un petit détail constitue souvent le petit plus qui fait toute la différence.

 

Et enfin, l'homme du pays révèle une chose fondamentale à mes yeux, et qu'on a tendance à oublier trop souvent: la pêche des salmonidés en eaux vives c'est tout d'abord une bonne dose d'observation. Ensuite c'est la manière d'aborder idéalement un poste pour présenter son leurre parfaitement: profondeur de nage, vitesse,  façon d'arriver dans le champ de vision du poisson pour le stimuler. Ces paramètres représentent l'essentiel de la réussite. Le reste, c'est surtout de la masturbation mentale. Posséder une boîte joliment garnie de leurres de toutes les tailles, de toutes les formes et de toutes les couleurs, c'est bien joli, mais à qui fait-on plaisir: au pêcheur ou au poisson? A vouloir rajouter trop de sophistications nous en oublions l'essentiel. 


28/01/2008

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26 novembre 2007 1 26 /11 /novembre /2007 18:52

Logo CristalineOK

 
Dans la nature, les animaux doivent se nourrir, se reproduire, échapper aux prédateurs ; les prédateurs attrapent des proies pour manger et survivre. Les lois de la nature sont impitoyables, cruelles jugeront certains. La mort y est omniprésente.
Cette réalité évidente (pour qui connaît la nature) est en totale discordance avec ces animaux mis en scène (souvent issus de Walt-Disney) qui sont sympas, qui parlent, qui éprouvent des sentiments et qui, au final, paraissent plus humains que nous!
Ces produits de marketing sont fabriqués pour l'industrie du cinéma ; pour faire vendre, il faut que l'émotion l'emporte sur la réflexion. Et du coup cela contribue à donner une image complètement fausse des animaux en général et de la faune sauvage particulier!

Penser qu'une fouine qui attrape un lapin à la gorge pour manger puisse avoir un état d'âme est absurde. Comme si les animaux se posaient ce genre de questions existentielles sur la vie et la mort, comme s'ils s'embarrassaient de ces concepts propres à la nature humaine!
Pas étonnant qu'aujourd'hui on en arrive à des situations grotesques et démesurées. Rappelez-vous la mort de l'ourse Cannelle: les verts vitupéraient "on a assassiné Cannelle", J. Chirac commença son conseil des ministres en citant "toute la France pleure Cannelle". Aujourd'hui la mort d'un être humain fait moins de bruit que celle d'un ours.
On baigne tous les jours dans l'homicide (il n'y a qu'à allumer son petit écran pour s'en convaincre), la mort d'un être humain s'est banalisé. Sera-t-il bientôt plus insoutenable de tuer un animal qu'un être humain?
C'est hallucinant comme notre société moderne en arrive à occulter de plus en plus cette idée de la mort animale, jusque dans nos barquettes de viande enrubannées de cellophane: comme si on voulait cacher ce qui s'est passé auparavant (ou pourvu que ça se passe loin de nos yeux!!). Quand on achète une côte de veau, il a fallu tué un petit veau auparavant, donc un être vivant. Cela paraît simple mais combien l'ont oublié?

Nos pseudo-écolos sont dans l'ignorance totale et en plein fantasme quand ils aspirent à une nature aseptisée, qu'ils pourraient contempler béatement, où les gentils petits animaux sauvages se laisseraient caresser et où les renards ne tueraient pas les mulots. Ignorance zoologique, ignorance biologique. Ces bobos méconnaissent totalement la nature et sont complètement déconnectés de la réalité. Soyons sérieux. On ne protège pas les animaux et on ne sauvera pas la planète avec ce "sentimentalisme écologique".

Cette confusion où l'on mélange indifféremment la protection de l'environnement et le "bien-être animal" apparaît comme une dérive dangereuse. Plutôt que d'imaginer des "droits pour les animaux", il serait plus utile que l'homme prenne conscience de ses devoirs envers eux, en les protégeant et en sauvegardant le milieu où ils vivent! Il faut sauver les animaux parce qu'ils font partie de notre environnement naturel et qu'ils contribuent à l'équilibre biologique et non parce qu'ils nous paraissent sympas!

Une des notions essentielles de la protection de l'environnement passe par la protection des milieux. Sauvegarder les habitats, c'est sauver les espèces. La biodiversité s'effondre (70 espèces végétales et animales disparaissent chaque jour, 26 000 par an!) car les milieux où évoluent les espèces sont détruits et que leur biotopes se réduisent comme peau de chagrin (urbanisation grandissante, déforestation, destruction des zones humides…).
C'est dans ce sens que – heureusement – oeuvrent de nombreuses associations de protection de l'environnement qui ne font pas d'amalgames.

 

"Et la pêche sportive dans touta ça?" me" direz-vous. Une pratique pourtant louable comme le "no-kill", peut devenir condamnable quand elle est poussée à l'extrême par certains de ses partisans. On en arrive à des situations complètement ridicules de leur part. Pour n'en citer que quelques-unes:

- parmi leurs critiques à propos de la pêche au vairon manié: celle-ci nécessite de "sacrifier" le poissonnet qu'on accroche à son hameçon (!).


- Au sujet d'une truite-trophée qu'avait "sacrifiée" un talentueux pêcheur, un membre de leur communauté avait écrit: "paix à son âme". Anthropomorphisme!

L'intolérance et le sectarisme de ces intégristes du no-kill feraient presque penser aux illuminés de ces groupuscules radicaux se réclamant d'agir au nom du "bien-être animal".

Relâcher son poisson est une excellente chose (notamment si l'espèce convoitée est peu abondante), il est heureux de constater que ce comportement se développe de plus en plus et il faut l'encourager. Cette pratique permet de limiter une pression de pêche parfois excessive, surtout que la législation est trop souvent laxiste à ce sujet (nombre de prises maxi autorisées par jour, taille légale).
En revanche celui qui garde une ou deux truites de temps en temps pour les consommer (je ne parle pas ici des viandards et de leurs comportements irresponsables) ne devrait pas subir les diatribes injustifiées des adeptes radicaux du "catch and release".
Même si nous pêchons pour le plaisir et non plus pour se nourrir, rappelons que depuis son origine l'homme est un cueilleur et un prédateur.

Et surtout ne perdons pas de vue le principal: pour protéger les truites, protégeons nos cours d'eau. Le sentimentalisme écologique s'oppose à la logique écologique des pêcheurs-gestionnaires et de leur esprit pragmatique. Nous sommes résolument tournés vers la nature et entretenons avec elle des liens étroits. Notre connaissance des cours d'eau est immense et nous sommes forcément bien placés pour les protéger. Préserver les rivières est notre devoir. Et notre manière de montrer qu'on aime les poissons.

22 Novembre 2007.

 

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A lire "Nous sommes des animaux, mais on n'est pas des bêtes" de Jean-Marie Meyer et Patrice de Plunkett. Presses de la Renaissance. 230 pages.

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28 octobre 2007 7 28 /10 /octobre /2007 18:35

Logo-Saumon2.JPG

 

Les grands migrateurs ont disparu des grands fleuves de l'hexagone, ou sont proches de l'extinction ; par contre les saumons et les truites de mer arrivent à se maintenir – parfois même très bien! - sur les petits fleuves côtiers (car les obstacles à la migration sont moins nombreux sur ceux-ci). 

Concernant nos truites résidantes, la situation est disparate et parfois très alarmante. Les populations ont été mises à mal durant les dernières décennies et le sont toujours actuellement sur certains cours d'eau. C'est indiscutable. Mais sans être atteint d'un optimisme exagéré, il est aussi incontestable que nos truites fario arrivent à se maintenir ici et là, y compris même dans certaines rivières perturbées… comme s'il y avait un effet de résistance de l'espèce malgré la dégradation de leur biotope.


Dans la nature, le comportement des espèces animales est dicté par deux règles essentielles: survivre (échapper aux prédateurs, se nourrir…) et se reproduire.


Concernant la reproduction, il n'y a qu'à voir avec quel "dévouement" nos salmonidés s'emploient à cette tâche! Prenons l'exemple du saumon, comment ne pas admirer son formidable courage dans le seul but d'assurer sa descendance, malgré les milles et une embûches dressées sur sa route?


Si l'expression "la nature a horreur du vide" est parfois accommodée à toutes les sauces, elle convient assez bien aux truites sauvages qui possèdent justement cette formidable capacité à pouvoir recoloniser une rivière d'où elles avaient quasiment disparues.


J'ai d'ailleurs à ce sujet un exemple en tête: une rivière dont j'ai oublié le nom avait été dévastée par une crue centennale. Sur plusieurs kilomètres toute la faune aquatique - y compris les truites - était détruite. Le secteur fut aussitôt mis en réserve et on procéda à un alevinage massif. Quelques années plus tard on organisa une pêche électrique, et on constata que les truites avaient recolonisées tout le secteur. Des truites furent gardées pour une analyse génétique qui dévoila qu'elles étaient toutes indigènes (!), aucune n'était d'origine domestique. Explication: quelques géniteurs sauvages avaient survécu, et ils avaient rapidement recolonisé le secteur dévasté. Cela démontre bien que les espèces locales sont hyper adaptées à leur milieu et qu'elles sont forcément les mieux placées pour survivre et se reproduire dans celui-ci!


Ce bel exemple ne servirait à rien si on n'en tirait pas quelques enseignements. Sur les rivières où le mal est déjà fait, la situation est forcément irrémédiable. En revanche, dans des contextes seulement perturbés, la mise en place d'un plan d'actions simples afin de restaurer un cours d'eau pourra permettre aux populations de truites de remonter très rapidement. C'est ce qu'ont d'ailleurs compris depuis longtemps certains gestionnaires. Prenons le cas d'une buse infranchissable: en aménageant celle-ci afin de rétablir la libre-circulation, on permettra aux géniteurs d'atteindre en amont de nombreuses frayères qui étaient jusqu'alors hors d'atteintes. Parfois il peut suffire seulement d'un petit coup de pouce pour inverser les choses. La nature se chargera du reste.


28 octobre 2007.

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27 septembre 2007 4 27 /09 /septembre /2007 20:23

Logo Epui8

 

A l'instant où j'écris ces lignes la pêche de la truite fario est fermée dans la majorité des départements, et sur le point de se terminer pour quelques autres.

Mais il reste encore un sursis jusqu'à la fin octobre pour les pêcheurs de saumons et de truites de mer, et ce, dans la majorité des cours d'eau classés "migrateurs".

 

Pour ma part, j'apprécie tout particulièrement cette prolongation automnale. L'été expire doucement, laissant flotter dans l'air comme une vague mélancolie…

Et l'automne sait nous réserver encore quelques-unes de ces magnifiques journées, bien que l'on pressente déjà qu'il faille commencer à se préparer pour affronter les frimas hivernaux.

Car désormais la fraîcheur commence à bien se faire sentir en début et en fin de journée. Les premières gelées apparaissent: au petit matin il n'est pas rare que l'herbe craque sous nos bottes. Les jours ont commencé sérieusement à décroître, le soleil pâlit et décline plus rapidement sur l'horizon. Les feuilles jaunissent. La lumière est belle. Les couleurs sont belles. La nature est belle.

 

Mais au-delà de ces impressions d'automne - si bien chantées par les poètes - la prolongation automnale est aussi une période propice à la pêche de la truite de mer!

Déjà, car c'est à cette période qu'arrive la deuxième grosse vague de truites de mer (mais aussi celle des castillons): c'est d'ailleurs pourquoi la réglementation a instauré une prolongation pour la pêche des salmonidés migrateurs. Ces nouveaux contingents de poissons fraîchement montés peuvent nous procurer bien du plaisir avec de beaux combats en perspective.

 

Mais si octobre est un mois favorable, on peut y voir d'autres raisons: le soleil plus bas, qui ne culmine plus aussi haut dans le ciel comme pendant la saison estivale - donc une luminosité plus faible - n'a-t-il pas d'incidence sur le comportement du plus lucifuge des salmonidés?

Ou encore, la période de reproduction qui approche ne rend-elle pas les poissons plus agressifs?

Peut-être aussi que les truites de mer déjà présentes en rivière et postées depuis des semaines se décident enfin à quitter leurs fosses à la faveur des crues automnales, et deviennent ainsi plus mordantes en arrivant sur des nouveaux postes?

 

Quoiqu'il en soit, profitons sans modération de cette magie automnale, avec l'espoir de capturer une dernière fois encore, avant la fermeture, un poisson argenté. Car l'hiver est tout proche et s'apprête à s'installer pour quelques temps. Le moment sera alors venu pour nous de dresser le bilan de la saison écoulée.

 

27 septembre 2007.

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24 août 2007 5 24 /08 /août /2007 18:37

Logo GouetC1


Pêcher, c'est prendre ou rechercher à prendre du poisson. Pour la pêche de loisir, il serait plus juste d'y ajouter la notion de plaisir que nous éprouvons à "essayer de prendre des poissons". Et bien sûr, il y a aussi tout ce qui gravite autour de la pêche et qui nous passionne.

Mais bon, c'est un fait, nous voulons prendre du poisson et notre sport n'aurait aucun sens et serait bien triste si on en prenait jamais ou si peu! D'ailleurs je ne crois pas ceux qui m'affirment que dans la pêche, ils recherchent uniquement à passer du bon temps au bord de l'eau, dans un cadre verdoyant, et que la capture est pour eux sans importance ou secondaire.

 

Mais inversement, si à chacune de nos sorties, nous capturions des poissons à foison, la pêche n'en deviendrait-elle pas alors monotone et lassante? Ce qui la rend attrayante, n'est-ce pas, justement, que rien n'est gagné d'avance et que le résultat demeure incertain?

Et que dire du plaisir que nous procure la capture (à fortiori s'il s'agit d'une espèce difficile à tromper comme un poisson migrateur!). Cette satisfaction ne vient-elle justement pas du fait que ce poisson s'est fait attendre, et que pour arriver à nos fins il nous a fallu s'interroger, voire se remettre en question, et déployer moult ruses? On mesure alors à quel point la prise d'un poisson peut être réellement gratifiante, tant on l'a espéré et convoité ce poisson! Comme une quête parfois longue et difficile!

 

Ainsi, la pêche à la ligne requiert des qualités comme la patience et la persévérance. Or il semble qu'aujourd'hui on ne veuille plus fournir aucun effort pour affronter les difficultés. Nous vivons dans une "société des loisirs" comme la nomme les sociologues, ce qui semble vouloir dire que nous voulons "consommer du loisir" avidement ; et que le plaisir que nous recherchons doit être facilement accessible et immédiat. Aussi éphémère soit-il.

 

Évidemment la pêche n'échappe pas à ce phénomène. Pourquoi les AAPPMA déversent-elles des truites les veilles d'ouverture si ce n'est pour contenter ces pêcheurs qui veulent une pêche facile, des poissons faciles et pouvoir rentrer chez eux le midi de l'ouverture avec leurs 10 truites?

Même constat sur le web, et mêmes comportements: allez faire un tour sur les forums consacrés à la pêche et vous verrez passer des gens pressés qui, souvent sans saluer, apostrophent en langage SMS les membres du site en demandant "des bons coins de pêche sur telle rivière où ils peuvent prendre un tas de poissons". Pas le temps de rechercher par soi-même les bons secteurs. Il faut rentabiliser, et vite.

 

Si les causes de l'effondrement du nombre des pêcheurs en France sont profondes et certainement à chercher ailleurs, il n'empêche que beaucoup ne possèdent pas - ou ont perdu - certaines des vertus nécessaires pour pratiquer une vraie pêche. Oublié, l'art de la patience. A la première difficulté, on abandonne. Comme si tout devait être facile.

 

24 août 2007.

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27 juillet 2007 5 27 /07 /juillet /2007 11:49

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Il est actuellement de bon ton de qualifier de "durable" toutes les actions concernant la protection de l'environnement.
 
Le gouvernement précédent, champion toute catégorie de la démagogie durable, ne se verra pas décerner une palme pour sa politique environnementale. A commencer par son président qui a toujours soutenu sans conditions les agriculteurs. Car si les paysans ne sont pas tous à mettre dans le même panier, il serait stupide de ne pas reconnaître que l'agriculture intensive représente la première cause de pollution de nos cours d'eau.
 
Mais tournons la page. Après l'ère de la "démagogie durable", le moment de la révolution écologique – promise par J.L. Borloo - est-il enfin arrivé? Son grand Ministère de L'Ecologie, du Développement et de l'Aménagement durables aura-t-il la volonté et les moyens de passer enfin à l'action, en considérant l'écologie comme prioritaire, alors que jusqu'ici celle-ci était seulement un thème de campagne électorale?
 
Le nouveau gouvernement ne cache pas sa volonté de réformes et clame ici et là qu'il saura faire les choix courageux qui s'imposent. Face au lobby paysan on pourra juger de ses actes et non plus de ses paroles. Comme exemple parmi tant d'autres, rappelons que la France est sous le coup d'une amende de l'UE pour non respect des taux de nitrates dans les eaux bretonnes.
 
Car les pêcheurs, et notamment les associations de pêche (enfin, mon regard se tourne vers les présidents d'AAPPMA qui ont optés pour une gestion patrimoniale, c'est-à-dire durable, car eux non plus ne sont pas tous à mettre dans le même panier!...) sont des hommes de terrain et attendent forcément des mesures concrètes.
 
On peut aussi se poser la question sur le rôle qu'aura à jouer la FNPF (ex. UNPF) dans tout ceci et si elle saura (enfin) défendre l'intérêt des pêcheurs, alors que nous venons justement de la juger dans le dossier de la nouvelle loi sur l'eau. On peut toujours rêver, car là, c'est vraiment une autre histoire!

27 juillet 2007.
 
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23 juin 2007 6 23 /06 /juin /2007 16:27

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Bienvenue sur Salmonidés&Migrateurs,

 

Ce blog est dédié à la pêche sportive, à la connaissance, à la protection et au devenir des salmonidés en général (en l'occurrence la truite fario qui peuple nos rivières)  et des salmonidés migrateurs en particuliers (saumon, truite de mer).

 

De par son contenu il n'aura pas pour but d'être exhaustif. D'ailleurs, comment pourrait-il l'être? Rien que pour le saumon, la littérature halieutique ne regorge-t-elle pas d'innombrables ouvrages dont la plupart écrits par des pêcheurs-naturalistes qui ont consacrés leur vie à Salmo Salar? Les études scientifiques d'hier et d'aujourd'hui sur ce poisson emblématique ne se trouvent-elles pas à foison, sans d'ailleurs qu'aucune d'entre elles ait encore réussie à percer tous les secrets de ce grand migrateur?

Je souhaite néanmoins donner à ce blog un caractère informatif (en collant notamment à l'actualité de tout ce qui concerne peu ou prou nos espèces préférées), et qu'il pourra apporter certaines connaissances à tous ceux - pas seulement pour les néophytes, je l'espère! – qui souhaitent découvrir ou approfondir leur savoir sur ces formidables poissons nomades, car combien de pêcheurs méconnaissent ces espèces nobles et qu'ils imaginent - à tort - hors de leur portée?

 

Ce blog laissera une grande place, primordiale même, à l'émotion que suscite notre passion, alors que nous courons les berges à traquer sans relâche ces poissons nobles qui nous font tant rêver - faisant à cet égard preuve d'une formidable abnégation. C'est dans cet esprit que j'ai voulu créer ce blog - plutôt que d'aborder des sujets trop techniques et ennuyeux. Car à mes yeux la pêche sportive est l'une des rares activités capable de procurer des émotions aussi fortes et de nous rendre tant fébriles les petits matins au bord de l'eau…

 

A ce jour, ce blog nouvellement créé n'a pas encore l'éclat d'une truite de mer ou d'un saumon fraîchement monté en eau douce! Il ne demande qu'à s'étoffer et à s'améliorer au fil du temps!

 

Je vous donne donc rendez-vous d'ici quelques semaines.

 

A très bientôt sur Salmonidés&Migrateurs.

 

23 juin 2007.

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